Cold case à Soissons

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On rouvre, aujourd’hui le dossier d’un soldat décapité par son roi à la demande d’un de ses descendants suite à la découverte d’un manuscrit.

En effet, par hasard en faisait des travaux de maçonnerie dans la cathédrale de Reims, un document datant de 486 écrit par l’évêque Rémi lui-même a été retrouvé.

Ce manuscrit relate l’histoire peu banale d’un vase liturgique.

En voici le contenu :

Clovis, alors jeune roi  "au franc parlé » avait remporté la bataille contre Syagrius, le dernier général romain, installé à Soissons. Et qui s’écria voyant sa défaite : ‘’ c’est la fin des haricots’’ (de Soissons)

Clovis fit d’ailleurs de cette ville sa capitale.

Clovis en ce temps là n’était pas encore converti au catholicisme. Aussi son armée pilla t’elle  de nombreuses  églises du diocèse de Reims s’emparant  de tous les objets de culte de valeur. C’est ainsi que ses soldats enlevèrent, d'un édifice religieux  u[n vase liturgique en argent, d’une taille et d’une beauté  extraordinaire.

Ayant eu « vent » de l’affaire j’envoyais un de mes émissaires demander la restitution de ce vase sacré.

Clovis répondit à mon envoyé : "Suis-nous jusqu'à Soissons, car c'est là que tout le butin sera partagé. Quand le vase me sera échu, je donnerai satisfaction à ton évêque».

Une fois à Soissons devant tout le butin rassemblé le roi dit avec le franc parlé que nous lui connaissons : "Très vaillants combattants, je vous demande de me céder, en plus de ma part, le vase que je vous désigne».

Les hommes de bon sens de son armée lui répondent : "tout ce que nous voyons est à toi, glorieux roi, et nous sommes nous mêmes soumis à ton autorité. Agis maintenant comme il te plaira, personne ne peut te résister».

C’est alors qu’un soldat que je qualifierai d’inconsidéré, d’envieux et d’impulsif,  frappa le vase de sa hache en criant : "Tu ne recevras que  ce que le sort te donnera vraiment".

Au milieu de la stupéfaction générale provoquée par ce geste, le roi de dit rien, il  se fit donner le vase et le remit à mon envoyé, se gardant de tout commentaire sur cet affront.

Fin du récit de l’évêque Rémi.

Et début de notre  affaire qui nous préoccupe ,car le descendant de ce soldat exalté apprenant la découvert du manuscrit ,sortit de son u coffre   un document qui est en fait un témoignage écrit « d’un soldat inconnu « que la famille de notre malheureux guerrier avait conservé de génération en génération. Pour lui c’est sûr son ancêtre n’est pas mort suite à une faute grave militaire, mais à cause d’une basse vengeance.

En voici le contenu :

Mais en fin d’année  (au 14 juillet de ces temps là), Clovis convoqua son armée au Champ de Mars pour une revue d’armes. Circulant dans les rangs, il arrive devant celui qui avait frappé le vase à Soissons. Il lui dit : "Personne n'a apporté d'armes aussi mal tenues que les tiennes, ni ton javelot, ni ton épée, ni ta hache ne valent rien».

Et ayant saisi la hache de l'homme, il la jeta par terre. Tandis que celui ci se baissait pour la ramasser, le roi, ayant levé sa propre hache, la lui planta dans la tête en disant : " ainsi as-tu traité le vase de Soissons" .

N’écoutant que notre devoir et l’audimat  nous avons porté l’affaire  devant la haute cour militaire en vue de la réhabilitation de ce soldat.

Et voici la sentence :

On peut dire que : ce soldat qui s'oppose utilise un prétexte légal pour s'opposer à son roi. Et insiste justement sur le fait que le partage doit être fait au hasard, selon l'ancien usage franc, et non selon le droit théodosien du vainqueur, qui est ici Clovis. La morale de l'histoire est que l'esprit (respect dû à son roi) est plus important que la lettre de la coutume franque. Clovis, juridiquement en tort, et donc incapable de se venger dans un premier temps, a raison sur le fond et sa vengeance est finalement juste.

Conclusion ce valeureux soldat a manqué de pot et de vase… Inutile de lui envoyer des fleurs.

Arlequin.