Écrit par Arlequin Vendredi, 06 Juillet 2012 17:33
La Fontaine dans ses fables a souvent utilisé les animaux pour personnifier les traits de caractères et les travers des humains. Et ce pour notre plus grand plaisir.
Mais il ne fut pas le seul à observer les animaux, le commun des mortels aussi, créant des expressions populaires encore en cours de nos jours .Mais dont l’origine et le sens premier pour la plupart nous échappent aujourd’hui.
. Je dois dire que j’ai été très étonné par le nombre d’expressions, de proverbes relatifs aux chats et aux chiens que l’on rencontre dans le monde entier. Je parlerai aujourd’hui du chien.
En voici quelques unes :
« Attraper la chienne »
Il s’agit ici d’une expression Québecquoise signifiant avoir peur .Ce qui explique l’expression « perdre son chien » qui perdre la baraka, ne pas avoir de chance.
« Entre chien et loup »
Qui signifie : à la tombée du jour
Apparue en français au XIIIe siècle, cette expression existait dans l’antiquité. On peut ainsi lire dans un texte du IIe siècle « quand l’homme ne peut distinguer le chien du loup ».
Cette expression désigne le moment de la journée, le matin ou le soir, où il fait trop sombre pour pouvoir différencier un chien d’un loup.
Pour certains le chien symboliserait le jour car tout comme lui il peut nous guider, alors que le loup symboliserait la nuit avec les menaces qu’elle représente. Et pour d’autres encore ce serait les cauchemars et la peur.
« Un métier de chien »
Qui signifie un métier ingrat
On comprend facilement le sens de cette expression par le coté péjoratif du mot chien. Toutefois on ne connaît pas l’origine de cette expression.
« Avoir du chien »
Pour une femme, avoir un charme un peu canaille, du sex-appeal
Pour avoir du chien, il ne suffit pas d’être belle, il faut juste avoir ce petit je ne sais quoi qui attire et fascine les hommes au point parfois de leur faire oublier qu’ils ont déjà tout ce qu’il faut et peut etre mieux à la maison.
Le mot chien utilisé dans le sens autre que celui du canidé domestique, peut signifier soit une insulte pour désigner un être méprisable, soit un adjectif ayant le sens de coquin ou canaille.
C’est probablement ce sens de canaille qui est à l’origine de cette expression apparue au XIXe siècle.
« C’est le chien de Jean de nivelle (qui s’enfuit quand on l’appelle).
Qui désigne : quelqu’un qui se dérobe quand on a besoin de lui.
Contrairement aux apparences il n’est pas question d’un chien dans cette expression, mais d’un personnage historique bien réel : Jean de Nivelle.
Jean de nivelle ,né en 1422, est le fils de Jean II de Montmorency. Lorsque Louis XI cherche des alliés pour combattre Charles le Téméraire, Jean II demande à son fils d’aller combattre au coté de Louis XI. Mais peu téméraire, celui-ci refusa. Son père le déshérita et le traita de « chien ».
C’est dans son histoire mise en chanson peu après qu’on trouve ce qui deviendra l’expression : « il ressmble au chien de nivelle, qui s’enfuit quand on l’appelle ».
« Le premier chien coiffé//avec un chapeau »
Qui signifie : le premier venu
Peut-on juger quelqu’un d’être digne d’intérêt à la seule de sa coiffure ?
Cette expression qui date du XVIe n’est plus utilisée de nos jours que dans certaines régions. Elle désigne elle personne qui cherche à se marier et qui a du mal à trouver l’âme sœur. Et qui finalement s’est rabattu sur le premier venu à peu près présentable. On dit alors « elle a épousé le premier chien coiffé »
Ce premier venu est comparé à un chien qui serait devenu beau ,simplement parce qu’il a été peigné ou qu’il porte un chapeau.
Dans le même ordre d’idée, on trouve aussi l’expression « le chat coiffé ou la chèvre coiffé ».qui signifie qu’il pourrait s’amouracher de n’importe quelle femme, aussi laide soit elle.
« Les chiens aboient et la caravane passe »
Qui signifie : que l’on est sur de soi et qu’on dédaigne les obstacles que d’autres cherchent à mettre sur notre chemin.
Ou encore on l’emploie lorsqu’on fait semblant de ne pas être atteint par une insulte ou une critique quelconque.
L’origine de cette expression est arabe. En Afrique du Nord, il y avait beaucoup de groupement d’habitations fixe ou mobile considéré comme de petits villages. Ces habitants avaient de nombreux chiens dont le but premier étaient d’aboyer pour donner l’alerte en cas d’approche d’étrangers et principalement de caravanes.
Ainsi jusqu’au XIX ,ces régions étaient parcourues par de très longues caravanes de chameaux qui lorsqu’elles passaient à proximités des villages , étaient accompagnés d’aboiements hargneux des chiens. Mais imperturbables les chameaux ignoraient superbement les roquets bruyant et continuaient tranquillement leur chemin.
La Fontaine dans ses fables a souvent utilisé les animaux pour personnifier les traits de caractères et les travers des humains. Et ce pour notre plus grand plaisir.
Mais il ne fut pas le seul à observer les animaux, le commun des mortels aussi, créant des expressions populaires encore en cours de nos jours .Mais dont l’origine et le sens premier pour la plupart nous échappent aujourd’hui.
. Je dois dire que j’ai été très étonné par le nombre d’expressions, de proverbes relatifs aux chats et aux chiens que l’on rencontre dans le monde entier. Je parlerai aujourd’hui du chien.
En voici quelques unes :
« Les chiens ne font pas des chats »
Qui signifie :on hérite du comportement et des gouts de ses parents.
C’est une vérité génétique première.
Mais ce dicton est en réalité employé en application à des situations qui vont bien au-delà des choses innées.
Exemple : un couple d’enseignants qui a des enfants eux-mêmes enseignants
Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage
Qui signifie : que tout prétexte est bon quand on veut se débarrasser de quelqu’un ou de quelque chose. On invente des torts ceux qu’on veut sanctionner ou éliminer.
Cette expression date du XIIIe siècle sous la forme « qui bon chien veut tuer, la raige li met seure »
Noyer son chien était un acte barbare, aussi pour justifier son acte à l’époque on n’hésitait à prétendre qu’il avait la rage.
Par extension cette expression s’applique à toute situation où quelqu’un invente des torts,des défauts à quelqu’un dont il veut se débarrasser.
Se regarder comme en chien de faïence
Qui signifie : se regarder avec hostilité, se dévisager avec méfiance.
La faïence une des plus anciennes techniques pour recouvrir les poteries. C’est un mélange à base d’argile et d’étain.
Elle tire son origine de la ville d’Italie Faenza à partir de laquelle elle s’est rependu en France.
A l »époque où on se chauffait encore au bois, il était d’usage d’orner la cheminée de babioles décoratives diverses. Parmi des décorations, on trouvait régulièrement des paires de chiens en faïence qui, posés l’un en face de l’autre, semblaient se regarder fixement avec animosité.
Cette expression date de cette époque c'est-à-dire de la fin du XVIIe siècle.
Un chien regarde bien un évêque.
Qui signifie : qu’une personne humble doit pouvoir s’autoriser à aborder une personne haut placée.
Autrefois les pontes de l’église dont les évêques, étaient également des gents attirant les regards et la curiosité. Lorsqu’ils passaient dans un lieu entourés de leur cour, les gens modestes devaient baisser les yeux par respect. Mais pas les chiens encore plus humbles que leurs maitres, et incapables de comprendre le pourquoi de ces attitudes imposées.
Si un chien peut s’autoriser a regardé un évêque sans que celui-ci en prenne ombrage alors n’importe qui devrait pouvoir le faire.
En Angleterre c’est le chat qui peut regarder le roi. ( a cat may look at a king.)
Un temps de chien
Qui signifie un très mauvais temps
« De chien » est un qualificatif désignant un excès comme dans « une humeur de chien », « un mal de chien » ou encore « une vie de chien »
Il n’y a encore pas si longtemps l’homme considéré le chien comme un animal méchant et méprisable. Certains musulmans se servaient en se serve toujours de l’injure « chien de chrétien pour désigner un occidentale ;Voltaire la cite au XVIIIe siècle.
Jésus même aurait dit « ne donnez pas les choses saintes aux chiens ».
Sans que se soit une certitude, il est possible que les expressions « de chien » viennent d’une inversion de celles avec « chien de » ou « chienne de »
‘Etant donné la haute considération portée au meilleur ami de l’homme dans cette locution, on peut dire que de qualifier le temps qu’il de chien implique que ce temps est vraiment très mauvais.
Mon (ou son) chien est mort
Qui signifie : Avoir perdu tout espoir de voir se réaliser quelque chose
Dormir en chien de fusil
Qui signifie : Avec les jambes repliées sur soi-même
Garder à quelqu'un un chien de sa chienne
Qui signifie : Lui garder rancune
Fidèle comme un chien
Qui signifie : rester fidèle à ses amis en toute s circonstances.
Garder à quelqu'un un chien de sa chienne
Qui signifie : tenir rancune à quelqu’un, se promettre une vengeance
Cette expression date du XIXe siècle, elle se basait sur le décalage entre l’amabilité de l’engagement et le ton rageur sur lequel elle était dite. Effet garder un chien de sa chienne à quelqu’un signifie donc lui garder rancune pour tout ce qu’il nous a fait avec un esprit de vengeance. L’idée laisserait sous-entendre qu’il ne perdrait rien à attendre ?il aura un dommage qui sera de la même famille et de la même nature que celui que l’on a subi.
Expression synonyme : Avoir une dent contre quelqu’un.
Coiffé à la chien
Qui signifie : Avec une frange sur le front
La rubrique des chiens écrasés
Qui signifie : rubrique des faits divers dans un quotidien.
Mourir comme un chien
Qui signifie : Dans le mépris et l'abandon
Mordu par un chien enragé :
Cette expression vient également des observations anciennes sur la rage canine et humaine. Un homme atteint de rage, en effet, réagit violemment à toute stimulation sensorielle. Par extension, la signification aujourd’hui est : être ombrageux, très susceptible
Fou comme un jeune chien :
Se dit d’un jeune homme ou d’une jeune fille qui parle et agit de manière incoordonnée, tout comme le chiot qui n’est pas encore bien dressée.
Un vieux chien ne jappe jamais en vain :
Qui rend hommage à la sagesse des anciens qui pèsent leurs mots et leurs actes.
Etre d’une humeur de dogue :
Etre de très mauvaise humeur. Cette expression fait référence au faciès parfois renfrogné des molossoïdes, que l’on sélectionnait également autrefois pour leur agressivité.
Aboyer comme un roquet :
Se dit d’un individu querelleur mais peureux, reculant à la moindre menace. On se souvient qu’un débat houleux permit à l’actuel Président de la République de mettre en difficulté un de ses adversaires en le traitant de " roquet " .
Arriver comme un chien dans un jeu de quilles :
Se dit d’une personne qui arrive bien mal à propos en société. Le jeu de quilles est resté longtemps populaire, et on voit bien comment un chien joueur pouvait perturber la partie
Nom d’un chien :
A notre époque où les pires jurons fusent de partout, cette expression a quelque peu disparu. En réalité, autrefois, elle remplaçait " Nom de Dieu " , ce qui évitait de blasphémer.
Il n’est de chasse que de vieux chiens :
Cette locution que l’on peut prendre au pied de la lettre (les chiens de chasse ont en effet besoin d’une certaine expérience pour remplir leurs obligations) à également une signification figurée : elle s’applique à des personnes sages, avisées, qui ont " de la bouteille " .